naturalisme, tendance pour les langues artificielles à reproduire les irrégularités des langues naturelles. Tous sont des pays industrialisés sauf l'Inde, qui a maintenu un classement régulier à la huitième place depuis le début des années 1970. D'une manière générale, leurs critiques contre le sens commun et les intuitions philosophiques se déploient sur deux fronts : Le premier point inscrit le naturalisme dans une tradition anti-cartésienne qui remonte à Spinoza et qui refuse l'idée selon laquelle il existerait un point de vue privilégié qui serait celui du « moi » sur ses propres états. Aucune de nos connaissances n'est tenue pour sacrée ou intangible. D’abord, Philippe Descola repère des discontinuités complexes et partielles dans le passage au naturalisme occidental : ainsi la question de l’intériorité (comme « conformation du corps physique », p. 274) aurait surgi d’abord dans la peinture hollandaise du xviie siècle avant d’investir le … Baruch Spinoza est parfois considéré comme le premier des philosophes naturalistes modernes dans la mesure où il est le premier à définir clairement la nature en tant que somme de tout ce qui existe et à refuser explicitement tout recours à des causes extérieures dans l'explication du monde. L'univers, et toutes les entités qui le composent, recouvre tout ce qui existe et il n'existe donc pas de causes surnaturelles ou supra-naturelles susceptibles de l'expliquer. … Pour eux, la philosophie n'est pas une activité plus fondamentale que les sciences de la nature. à des états ou processus neurophysiologiques du cerveau. Philippe Descola: par-delà nature et culture. Parce que les causes et les lois physiques régiraient fondamentalement tous les phénomènes, les explications physiques qui s'appuient sur elles seraient les seules à pouvoir prétendre à l'universalité. Philippe Descola, propos recueillis par Martin Duru publié le 30 avril 2009 2 min. En incorporant un peu de notion de neurologie et de psychologie on sera aidé sur notre chemin de la compréhension. Au départ de sa décision d’abandonner ses camarades normaliens, il mentionne l’insatisfaction ressentie devant « l’exégèse philosophique et la soumission exclusive au trav… Cette critique de la théorie de l'identité a constitué un point d'accord pour rechercher d'autres solutions au problème corps-esprit dans un cadre naturaliste mais non-réductionniste. Cet engagement ontologique en faveur de la physique[13] part de l'idée que les théories physiques fondamentales et universelles se distinguent des théories des sciences spéciales. S'il existe une spécificité de l'éthique naturaliste, ce n'est pas dans une doctrine morale ou déontologique particulière qu'elle pourra apparaître, mais plutôt dans un certain rapport à l'éthique et à la politique, conçues toutes deux comme des stratégies complexes visant l'amélioration de la condition humaine. Le naturalisme s'inscrit dans une longue histoire, qui remonte à l'Antiquité, mais il est aussi devenu l'un des plus importants mouvements philosophiques actuels, largement prédominant dans les pays de langue anglaise. C’est cette combinaison que je désigne par le terme de « naturalisme ». L’anthropologue Philippe Descola nous a fait reconsidérer l’idée de nature. La liste des philosophes naturalistes l'ayant critiqué inclut des auteurs aussi significatifs que Saul Kripke, Jaakko Hintikka, David K. Lewis, Jerry Fodor ou Hilary Putnam. ISBN: 978-2-7297-0887-0). naturalisme, en anthropologie, une des quatre ontologies, avec l'animisme, le totémisme et l'analogisme, définies par Philippe Descola. Ces dernières sont dites spéciales, et non pas universelles, parce que chacune d’elles concerne un domaine d’être limité, et parce qu’elles dépendent des théories de la physique fondamentale. La biologie, par exemple, est un cas de science spéciale, portant sur les cellules et les organismes vivants. B. Callicott, « Primauté de la philosophie naturelle sur la philosophie morale », pp. Cette conception fortement naturaliste et réductionniste s'est fait connaître sous le nom de théorie de l'identité esprit-cerveau et a été défendue notamment par les philosophes Jack Smart[15] et Ullin Place [16]. Descola déduit de ces tentatives déchapper à la distinction entre nature et culture la nécessité de rechercher une source « tierce », plus fondamentale, des différentes ontologies des sociétés humaines, y compris la nôtre, avec sa distinction si tranchée entre nature et culture. Un carnet de recherche proposé par Hypothèses - Ce carnet dans le catalogue d'OpenEdition - Politique de confidentialitéFlux de syndication - Crédits, Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search. Bien qu'il soit parfois qualifié de « métaphysique », il ne faut pas entendre nécessairement par là une théorie spéculative portant sur un domaine d’être présumé existant au-delà du monde empirique, et par là-même inconnaissable, mais le développement de catégories générales qui cherchent à saisir la « réalité » du monde empirique[13]. Plus exactement, il considère que les explications proprement physiques sont celles qui répondent le mieux aux exigences scientifiques d'explications par des causes et des lois. Une grande partie de la philosophie analytique de la seconde moitié du XXe siècle fut même élaborée en opposition directe à Quine. Figures du naturalisme Charlotte MURGIER Peut-on se passer de la dichotomie entre nature et culture ? PAR-DELÀ NATURE ET CULTURE: Amazon.ca: DESCOLA,PHILIPPE: Books. Bonjour Jérome Bru, La section « Naturalisme et anthropologie (Philippe Descola) » que vous avez ajouté présente la position d'un unique auteur et concerne essentiellement l'anthropologie.Elle n'a donc pas sa place dans un article qui présente le naturalisme philosophique tel qu'il est défendu par des philosophes naturalistes. En philosophie, le naturalisme est la conception d'après laquelle tout ce qui existe – objets et événements – peut être expliqué par des causes ou des principes naturels. W. V. O. Quine est, dans une large mesure, responsable de la prééminence actuelle du naturalisme chez les philosophes anglo-saxons car il a su en définir précisément la méthode et a développé une réflexion à son propos. Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées. Selon le philosophe Daniel Dennett[8], c'est cette capacité de la théorie darwinienne à expliquer la vie sans recours à des entités ou des principes transcendants qui lui confère sa force et sa validité. 63-79 – M. Foglia, « La question de l’interprétation chez … – Entretien avec Philippe Descola, pp. S'il existe bien pour le naturaliste un monde dont l'existence ne dépend pas de notre expérience, nous y avons toutefois accès sur le plan cognitif grâce aux sciences de la nature, et c'est la connaissance ainsi acquise qui nous permet de comprendre la nature même de notre expérience. Philippe Descola, né en 1949 à Paris, est un anthropologue français.Ses recherches de terrain en Amazonie équatorienne, auprès des Jivaros Achuar, ont fait de lui une des grandes figures américanistes de l'anthropologie. Cette thèse est notamment soutenue par Martin Mahner qui distingue deux interprétations possibles du rapport aux sciences de ce qu'il nomme indifféremment « naturalisme métaphysique ou ontologique » : Il considère que le sens fort est à privilégier, parce que le devenir et le succès de la science sont liés selon lui aux thèses ontologiques du naturalisme. Les naturalistes stricts (ou « quinéens ») s'opposent aux philosophes qui prétendent que nous pouvons nous servir de certaines intuitions du sens commun comme point de départ de la réflexion philosophique. En théorie, le naturalisme accorde, parmi les sciences, une position privilégiée à la physique[13]. Philippe Descola et Tim Ingold. Toutefois, l'intérêt d'adopter cette attitude réductionniste reste un point très controversé à l'intérieur même du naturalisme, notamment pour les philosophes fonctionnalistes comme Jerry Fodor ou Hilary Putnam. À propos de : Les Natures en question, sous la direction de Philippe Descola, éditions Odile Jacob - La modernité s'est construite sur l'idée d'un partage fondamental entre la nature et la culture, entre les humains et les non-humains, entre le monde et l'esprit. Les sciences naturelles et la philosophie sont ainsi perçues comme deux activités continues. Le psychologisme, qui fut combattu avec force par les pionniers de la philosophie analytique et de la phénoménologie (à savoir, respectivement Frege et Husserl), peut être vu comme un dérivé du naturalisme philosophique[2]. Elle produit cinq fois plus de publications scientifiques d’importance que la République populaire de Chine. Portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales, Style de pensée scientifique ? Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. L’Inde face aux sciences occidentales : de Gandhi à Nandy. À des degrés différents, tous ces philosophes ont émis des objections contre les implications du naturalisme de Quine, notamment contre certaines conséquences radicales comme son béhaviorisme strict au regard de la vie mentale et son rejet de notions équivoques comme la notion de possibilité. Les champs obligatoires sont indiqués avec *. Ce projet est qualifié de « naturalisme métaphysique » par certains auteurs, notamment par Richard Carrier[5], Martin Mahner[6] et Michael Esfeld[7], au sens où il s'appuie sur l'idée que tout ce qui « existe » appartient à la nature, entendue comme monde spatio-temporel régi par des lois. Pour n’en citer que quelques-unes : la voie socio-empiriste, la sociologie dite pragmatique, le naturalisme culturel, la démarche de P. Descola. (Lyon: 2014, Presses Universitaires de Lyon. Le naturalisme se distingue en ce sens du matérialisme philosophique qui est une position ontologique définitive. L'homme et l'univers entier sont donc susceptibles, en principe, d'être expliqués par les sciences de la nature. « C'est au sein même de la science, et non dans une quelconque philosophie première, que la réalité doit être identifiée et décrite », traduit de W. V. O. Quine (1981), Proceedings and Addresses of the American Philosophical Association. Elle prétend que les neurosciences peuvent nous permettre de comprendre en quoi certaines structures et certains processus neurophysiologiques du cerveau s'apparentent pour nous à une vie mentale. Sa pensée a profondément influencé l’écologie, et dessine la voie d’une nouvelle relation entre les humains et le monde dans lequel ils sont plongés. Pp. Dans l'Antiquité grecque et romaine, certains philosophes comme les stoïciens et les atomistes (Démocrite et Épicure notamment) refusent toute implication de forces ou d'entités surnaturelles. Le naturalisme philosophique relève d'une attitude optimiste quant à la possibilité de connaître le monde. C'est cette dernière qui, selon lui, a produit et est nourrie par la démarche scientifique en occident. M. Mahner, « Le rôle du naturalisme métaphysique en science », Voir notamment Daniel Dennett et sa critique du. Publiées en français pour la première fois, et discutées, les analyses d’Anne W. Rawls renouvellent le regard porté sur Durkheim, et notamment sur son dernier ouvrage. Les dharnas étudiantes comme force d’opposition en Inde, Why are Indian Farmers Marching against the Government of Narendra Modi, Ce carnet dans le catalogue d'OpenEdition. Dans ses recherches, Descola entend dépasser le dualisme qui oppose nature et culture en montrant que la nature est elle-même une production sociale, et que les quatre modes d’identification qu’il a distingués et redéfinis (totémisme, animisme, analogisme et naturalisme) ont un fort référentiel commun anthropocentrique. 41-62 – C. Larrère, « La question de l’écologie ou la querelle des naturalismes », pp. Parce que ces activités sont liées, le naturaliste soutient notamment que la recherche et la découverte scientifiques permettent d'améliorer ou de réviser notre héritage philosophique. Pour les naturalistes, notre meilleure vision de la réalité est celle qui nous est donnée par notre meilleure et dernière science. L'indécise s'intéresse à l'histoire, la philosophie et la sociologie des sciences, en particulier au sujet de la physique (espace, temps, matière) et au sujet d' l'Inde. Published 23/08/2013. Il nous explique pourquoi, selon lui, la nature n’existe pas, pourquoi il est urgent de changer notre vision du monde face aux crises écologiques, et comment s’y prendre pour apprendre de nouvelles façons d’habiter la Terre. M. Esfeld, « Le réalisme scientifique et la métaphysique des sciences ». Le matérialisme implique une forme de naturalisme mais l'inverse n'est pas toujours vrai. Traversant les siècles, de Platon à Descola, un ouvrage collectif montre que le naturalisme, quelque forme qu’il prenne, est toujours renaissant. nous ne possédons aucune source non naturelle de connaissance (principe épistémologique). De cette expérience ethnographique, il tire la matière de sa thèse intitulée, La Nature domestique. Pour l'anthropologue, Philipe Descola qui a dirigé son organisation et son comité, il s’agit d’examiner dans une perspective interdisciplinaire les questions soulevées par les déplacements de la frontière entre déterminations naturelles et déterminations humaines. Traditionnellement, le naturalisme philosophique penche pour l'utilitarisme ou l'hédonisme dans la mesure où il rejette tout principe moral ou politique transcendant (volonté divine, lois morales inconditionnelles, raison supérieure aux intérêts des individus). Il soutient qu'il n'y a pas de limite a priori à l'explication scientifique. bravo d’avoir mis en avant les travaux récents de Philippe Descola. Philippe Descola mobilise les courants philosophiques d’inspiration phénoménologiques et les différentes philosophies de l’environnement afin d’apporter une « possible contribution à une désagrégation du mode d’identification naturaliste » (p. 324). Chaque personne établit des différences et des ressemblances entre elle et des existants en inférant des analogies et des contrastes entre l’apparence, le comportement et les propriétés qu’elle s’impute et ceux qu’elle leur attribue, une médiation entre le soi et le non soi. Section inappropriée concernant l'anthropologie. De la philosophie à l'anthropologie. « Tout comme j'ai affirmé que les expériences sont des processus physiques dans le cerveau, j'asserte aussi que les croyances et les désirs sont des états physiques du cerveau », Fondation Richard Dawkins pour la raison et la science, Union internationale humaniste et éthique, De la suffisance de la religion naturelle, Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Naturalisme_(philosophie)&oldid=177158670, Portail:Sciences humaines et sociales/Articles liés, Portail:Philosophie analytique/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence, le monde naturel est tout ce qui est, et son existence ne requiert aucune cause surnaturelle ou supra-naturelle (principe ontologique). Historiquement toutefois, ces deux conceptions du monde se sont développées conjointement. Parmi elles, le fonctionnalisme (Jerry Fodor, Hilary Putnam), le monisme anomal (Donald Davidson) et l'instrumentalisme (Daniel Dennett) constituent aujourd'hui des théories naturalistes de l'esprit auxquelles adhèrent un grand nombre de philosophes naturalistes qui n'adoptent pas l'attitude réductionniste. Avec l'émergence dans les années 1950 de la philosophie de l'esprit, de nombreuses tentatives d'expliquer la vie mentale en termes de processus naturels ont été faites. Si, par exemple, nous pensons qu'un animal dépourvu des fibres nerveuses C du cortex sensitif (associées chez l'homme et les mammifères à la douleur) peut souffrir malgré tout, comme c'est le cas semble-t-il du poulpe ou d'autres invertébrés, alors il est faux d'affirmer que les concepts de douleur et de fibres C renvoient véritablement à la même chose. En France, nombre de scientifiques partagent aujourd'hui une perspective naturaliste, notamment dans le domaine des sciences cognitives et de la neurologie[1]. naturalisme, nom qui désigne en science l'activité du naturaliste. Comme pas mal de sociologues et d'anthropologues, le parcours de Philippe Descola commence avec la philosophie. Pour Quine en particulier, il n'y a aucune séparation véritable entre ces deux manières de comprendre le monde, de sorte que la réflexion philosophique ne comporte rien de particulièrement spécial ou d'unique, ce qui oblige le philosophe à une forme de modestie intellectuelle : Ecartant la transcendance aussi bien dans le champ épistémologique que dans celui de l'ontologie, les naturalistes préfèrent voir la philosophie et la science comme des activités collectives soumises aux mêmes normes élémentaires. Il fut sans doute le naturaliste le plus systématique et le plus intransigeant du XXe siècle. Elle enquête dans les laboratoires de physique moderne (mécanique quantique, physique des particules) indiennes et françaises. L'idée que le monde est un et causalement clos (sans cause extérieure) est une revendication centrale du naturalisme philosophique depuis ses origines : aucun événement dans le monde ne peut être causé par quelque chose qui se trouverait en dehors du monde naturel.