lat.) Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, est un comédien et dramaturge français, baptisé le 15 janvier 1622 à Paris, où il est mort le 17 février 1673. Personne qui lui donne le goût du théâtre: Madeleine Bejart. On attribue à mademoiselle Poisson[n 62] un portrait de Molière assez précis, que Jean-Louis Ignace de La Serre a reproduit en 1734 : « Il n’était ni trop gras ni trop maigre ; il avait la taille plus grande que petite, le port noble, la jambe belle ; il marchait gravement, avait l’air très sérieux, le nez gros, la bouche grande, les lèvres épaisses, le teint brun, les sourcils noirs et forts, et les divers mouvements qu’il leur donnait lui rendaient la physionomie extrêmement comique. Unité d’action : la pièce ne met en scène qu’une seule action principale. L'incertitude née de la grande différence d'âge entre les deux « sœurs » Béjart sera exploitée par les ennemis de Molière, qui, à plusieurs reprises au cours de la décennie suivante, insinueront qu'Armande serait la propre fille de Molière et de son ancienne maîtresse[n 35]. Il affiche aussi une audace et une maîtrise dans le maniement des sous-entendus qui commencent à inquiéter les milieux dévots. En 1631, Jean Poquelin père rachète à son frère cadet, Nicolas[n 9], un office de « tapissier ordinaire de la maison du roi[n 10] », dont cinq ans plus tard il obtiendra la survivance pour son fils aîné. En septembre, un nouveau privilège accorde à Lully la propriété des pièces dont il fera la musique[146]. Plusieurs pièces de Molière ont donné lieu à des adaptations au cinéma, à la télévision, à l'opéra ou en bande dessinée. », Molière prenait grand soin non seulement des costumes, mais aussi des décors, même pour des représentations en plein air, comme celle qu'il donna de George Dandin ou le Mari confondu à Versailles en 1668 : « quoi de plus fastueux et de plus éblouissant que le théâtre dressé par Carlo Vigarani dans l'allée du Roi à Versailles, couvert de feuillées pour le dehors, et à l'intérieur paré de riches tapisseries[297]. Ledit sieur Molière était décédé le vendredi au soir 17 février 1673. Ce dernier, après enquête, « eu égard aux preuves » recueillies, permet au curé de Saint-Eustache d’enterrer Molière, à condition que cela soit « sans aucune pompe et avec deux prêtres seulement, et hors des heures du jour et qu'il ne sera fait aucun service pour lui, ni dans la dite paroisse, ni ailleurs[165] ». En faisant de la comédie un lieu de débats de société[209], il serait ainsi devenu pour les milieux dévots l'adversaire à combattre. Style d'écriture. », Une livre de l'époque correspond approximativement à, « Le salaire annuel d'un valet excédait rarement cent vingt livres. Son Amphitryon reprend, à quelques scènes près, celui de Plaute, tandis que L'Avare est une adaptation de l'Aulularia (La Marmite). ». Sur les études du futur Molière, il n’existe aucun document fiable. « Veux-tu que je m’arrache un côté de cheveux ? ... qui affectionnait les tragédies spectaculaires, multipliant les péripéties et les coups de théâtre, ... et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but n'a pas suivi un bon chemin. En janvier 1671, dans la grande salle des Tuileries[n 52], la Troupe du Roi crée devant la cour la tragédie-ballet de Psyché. Signe de la place emblématique qu’il occupe dans la culture française et francophone, le français est couramment désigné par la périphrase « langue de Molière », au même titre que, par exemple, l’allemand est « langue de Goethe », l’anglais « langue de Shakespeare », l’espagnol « langue de Cervantès » et l’italien « langue de Dante ». Monsieur l'Archevêque avait ordonné qu'il fût ainsi enterré sans aucune pompe, et même défendu aux curés et religieux de ce diocèse de faire aucun service pour lui. » (, Les anciens, monsieur, sont les anciens, et nous sommes les gens de maintenant. Dans la préface de l'édition posthume des Œuvres de Monsieur de Molière, attribuée à La Grange, un comédien entré dans la troupe en 1659 et qui y est resté jusqu'à la fin, ce dernier écrit : « Lorsqu'il commença les représentations de cette agréable comédie [Malade imaginaire], il était malade en effet d'une fluxion sur la poitrine qui l'incommodait beaucoup, et à laquelle il était sujet depuis quelques années. Mais lorsqu'on lui a demandé ce qui l'avait engagé à prendre celui-là plutôt qu'un autre, jamais il n'en a voulu dire la raison, même à ses meilleurs amis, « avec une certaine apparence de probabilité que Poquelin se regardait comme le fils adoptif du sieur de Molère, « le jeune Poquelin aurait rencontré Louis de Mollier, [lequel] lui aurait permis d'employer une variante de son nom comme nom de théâtre, « grand seigneur éclairé, libertin et fastueux », « découvert que son véritable talent était dans la comédie, même s'il n'avait pas encore abandonné tout espoir d'être reconnu comme acteur tragique, « Il avait accoutumé sa Troupe à jouer sur le champ de petites Comédies, à la manière des Italiens. ». Pour un long temps, selon toute apparence, (, « Ceux qui ont eu soin de la nouvelle édition des. », On trouve aussi nombre de cas de répétition structurelle. À Pâques 1670, elle compte encore trois acteurs du temps de l’Illustre Théâtre : Molière, Madeleine Béjart et sa sœur Geneviève. Il imagine des situations proprement burlesques, comme dans Monsieur de Pourceaugnac où un intrigant persuade un provincial un peu épais de se travestir en femme pour échapper à ses poursuivants (Acte III, scènes 1-4). Les contemporains ont laissé de nombreux témoignages de son extraordinaire plasticité corporelle : « Ceux qui l'ont vu [jouer] nous disent qu'il court, fait des révérences, bouscule ou est bousculé, souffle, écume, grimace, se contorsionne, fait mouvoir avec furie les burlesques ressorts de son corps ou avec humour ses gros sourcils ou ses yeux ronds[268]. • Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, vit au xvii e siècle, pendant une partie du règne de Louis xiv dont il est un temps le protégé. Deux partisans de Molière prennent sa défense quelques mois plus tard : le premier n'a jamais été identifié ; le second serait Jean Donneau de Visé selon René Robert[102] et François Rey[103]. Molière est de loin l'auteur le plus souvent mis en scène à la Comédie-Française depuis sa fondation il y a plus de trois siècles : en 2008, cette institution totalisait 33 400 représentations de ses pièces contre 9 408 pour Racine et 7 418 pour Corneille. Ainsi, dans une requête présentée à Louis XIV au plus fort de la « querelle de L'École des femmes » (voir ci-dessous), le comédien Montfleury, ridiculisé par Molière dans L'Impromptu de Versailles, accusera celui-ci « d’avoir épousé la fille et d’avoir autrefois couché avec la mère »[n 36]. Au tournant de l'année 1643, Jean-Baptiste Poquelin, d'ores et déjà émancipé d'âge[n 16] et qui a renoncé à la survivance de la charge de son père, reçoit de celui-ci un important acompte sur l’héritage maternel. Les caractéristiques du genre théâtral. ► Le suffixe -culture » Molière adapte aussi des pièces du théâtre antique. Molière de A à Z, Valets et servantes Molière. Molière, l'amour des femmes et de la peinture avec Stéphane Braunschweig, metteur en scène et directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, et Nicolas Milovanovic, conservateur en chef, département de Peintures, musée du Louvre Rencontre animée par Daniel Loayza, dramaturge, conseiller artistique, Odéon-Théâtre de l’Europe S'interrogeant sur les raisons qui auraient incité Molière et Madeleine à favoriser une union qui risquait de faire scandale, « un mariage bourgeois […] dans lequel ont primé, envers et contre tout […] des considérations de famille et d'argent », « Le lecteur sent immédiatement le caractère hypothétique, voire la part du, « des marques de fureur et de désespoir », La plupart des pièces de la «querelle » ont été publiées dans, Le détail de ces fêtes figure dans une relation contemporaine, parue sous le titre. À Louis XIV qui lui demandait « quel était le plus rare des grands écrivains qui avaient honoré la France pendant son règne », Boileau aurait répondu que c'était Molière[309]. Mais toutes les autres couches de la société française, valets et bourgeois, paysans et marquis, défilent sous la sanction du rire, « lorsque vous peignez les hommes, il faut peindre d’après nature. Les contemporains ont si bien reconnu en Molière « un écrivain capable de proposer des peintures exactes des caractères et des mœurs de son temps », qu'ils l'ont surnommé « le peintre » et ont trouvé en lui un nouveau Térence, auteur latin considéré alors comme « le parangon de la vraie comédie »[285]. Dès lors, le comique est évacué au profit du message politique. Dès 1663, l'influent critique Jean Chapelain louait Molière pour la qualité de son invention et les morales de ses pièces, tout en le mettant en garde contre un excès de bouffonnerie[n 78]. En dépit de la célèbre déclaration formulée le 16 avril 1641 par Louis XIII à l'initiative de Richelieu, déclaration qui levait l'infamie pesant sur les comédiens[36], l’Église continue, dans de nombreuses villes, petites ou grandes, de s'opposer aux représentations théâtrales. » Ce thème sera exploité dans la pièce Élomire hypocondre (1670)[81] et, plus encore, dans la biographie romancée La Fameuse Comédienne (1688), qui dresse de « la Molière » un portrait extrêmement négatif[n 37]. Molière a pratiqué la plupart des genres dramatiques de comique : farce, comédie d'intrigue, comédie de mœurs, comédie de caractère, comédie-ballet. Précommandez Théâtre complet à la Fnac, un marchand français. Le succès du Bourgeois gentilhomme — pièce qui annonce à beaucoup d'égards Le Malade imaginaire — et le triomphe de Psyché avec une musique de Marc-Antoine Charpentier au Palais-Royal, le 11 novembre 1672[148], lui ont aussi confirmé que la troupe peut prospérer en jouant des pièces avec ballets et parties chantées pour le seul public parisien. L'une de ses premières farces, Le Médecin volant, serait peut-être adaptée du Medico volante d'un anonyme italien[220]. De nombreux éléments en font partie, comme les coups de bâtons, les positions ridicules, les expressions du visage, le ton de la voix, mais aussi les costumes parfois extravagants ou ridicules. Elles lui donnèrent à ce dernier moment de sa vie tout le secours édifiant que l'on pouvait attendre de leur charité […] Enfin il rendit l'esprit entre les bras de ces deux bonnes sœurs. Dans une étude sur le génie de Molière parue en 1736, l'écrivain et comédien Luigi Riccoboni oppose la comédie de caractère à la comédie d'intrigue : alors que, dans cette dernière, l'action et ses rebondissements sont essentiels, la première se consacre d'abord à peindre des caractères d'où découlera une action. — Harpagon : Tout le monde, et je veux que vous arrêtiez prisonniers la ville et les faubourgs[265]. Ce troisième volume du nouveau Théâtre complet de Molière couvre la période qui va de septembre 1665 au mois de décembre 1668, et présente la production moliéresque depuis L'Amour médecin jusqu'à George Dandin.La maturité de notre dramaturge se poursuit, avec une belle variété. ». À la mi-septembre, les nouveaux comédiens louent le jeu de paume dit des Métayers[21] sur la rive gauche de la Seine, au faubourg Saint-Germain. On les représente traditionnellement ainsi : « PROSERPINE (levant les yeux au ciel) Je ne sais plus qui je suis… » Leur objectif est de donner des informations au comédien pour l’aider à mieux jouer son texte. Il n’y a pas à ses yeux un comique, « ils introduisent brusquement en nous une vue de l'événement différente de celle que l'événement nous suggère, et même contraire, « comique visuel, comique verbal, comique de situation ne sont chez Molière que le langage du ridicule […] le ridicule est un sentiment de l'âme qui s'exprime toutes les fois que s'observe quelque disconvenance, quelque défaut de raison qui fait manquer à la convenance dans les relations aux hommes et aux choses, « véritablement une espèce de brimade sociale, « le spectacle comique nous réunit dans la connivence de ce rejet manifesté par le rire : par là, il est agent de réconciliation, d'euphorie, « le comique de Molière porte sur toutes les catégories qui constituent son public. Après la mort de Molière, aucune des très nombreuses épitaphes qui circuleront dans les semaines et les mois suivants ne laissera pourtant entendre que Molière était malade ; bien au contraire, beaucoup joueront avec le paradoxe que Molière, à jouer le malade et à feindre le mort en scène, a été rattrapé par la maladie et par la mort qui s'est ainsi vengée. • Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, vit au xvii e siècle, pendant une partie du règne de Louis xiv dont il est un temps le protégé. ► Vocabulaire thématique : Les fleurs Molière, qui fait partie des bénéficiaires, compose et fait paraître à cette occasion un Remerciement au Roi[89] en vers libres. Molière emprunte parfois des éléments à diverses sources, « liant ces séquences entre elles de manière à constituer une nouvelle intrigue complexe » : L'École des maris combine une comédie espagnole d'Antonio Hurtado de Mendoza avec une farce italienne ; L'École des femmes contamine une nouvelle de Scarron avec une farce italienne[227] ; Le Tartuffe emprunte surtout à Flaminio Scala, Vital d'Audiguier et Antoine Le Métel d'Ouville ainsi que, de façon accessoire, à une nouvelle de Scarron, Les Hypocrites, qu'il contamine avec des scenari italiens[228] et, selon certains, il emprunterait aussi à la pièce de Pierre l'Arétin, Lo ipocrito[n 70]. Outre de vieilles pièces, la troupe joue L'Étourdi et Le Dépit amoureux, qui sont fort bien accueillis[57]. Avignon, 1657 », Pour plus de détail sur cette coïncidence, voir. Date de naissance: 1622. Les témoignages sont tardifs et contradictoires. C’est un véritable « festival Molière » et sa troupe contribue beaucoup aux réjouissances des trois premières journées[n 39]. Le succès de Pomone, premier opéra français, le fait changer d’avis. Molière, qui semble avoir d'abord bien accueilli la publicité que lui attiraient ces critiques[85], réplique une première fois en juin 1663 au Palais-Royal par La Critique de l'École des femmes, dans laquelle un des personnages revient sur le scandale provoqué par la scène du « le… »[86]. De cette époque itinérante date – si l’on excepte les deux farces, Grâce à l’aide de Monsieur, frère du roi, la troupe eut alors la chance de pouvoir jouer devant, En 1660, contraints de quitter la salle du petit Bourbon, les comédiens s’installèrent définitivement au Palais-Royal. Cette règle a pour but de ne pas éparpiller l’attention du spectateur pour qu’il se concentre sur l’intrigue pour mieux le toucher et l’édifier : 1. La comédie: les pièces de Molière sont très appréciées, et laissent leur trace dans le théâtre du XVIIIème. (. LA LETTRE : FORME ET CARACTERISTIQUES 1) Définition : Une lettre est un énoncé écrit, de forme codifiée, adressée par un émetteur à un destinataire et dont la lecture est différée dans le temps (il y a décalage entre le moment où la lettre est écrite et le moment où elle est lue).Cet énoncé est caractérisé par la présence forte de l'émetteur (pronom je et signature). Cependant, quelques littérateurs en quête de notoriété — au premier rang desquels Jean Donneau de Visé et Charles Robinet, rédacteur de la Gazette dite de Renaudot, soutenus dans l'ombre par les frères Pierre et Thomas Corneille — pointent dans la pièce ce qu'ils feignent de considérer comme des indices d’immoralité, telle la fameuse scène du « le… » (Acte II, scène 5), et d’impiété, telle la prétendue parodie de sermon dans les recommandations d’Arnolphe à Agnès, et des commandements divins dans les Maximes du mariage ou les devoirs de la femme mariée, avec son exercice journalier (Acte III, scène 2)[84]. » Quia substantivo et adjectivum concordat in generi, numerum, et casus. « Chacune de ses pièces est une entité organique (an organic whole) avec son type de comique et son propre rythme »[242]. (, Je te dis toujours la même chose, parce que c’est toujours la même chose ; et si ce n’était pas toujours la même chose, je ne dirais pas toujours la même chose. » À propos du jeu de Molière dans Sganarelle, il écrit dans ses commentaires publiés sous le pseudonyme de Neuf-Villenaine : « Son visage et ses gestes expriment si bien la jalousie, qu’il ne serait pas nécessaire qu’il parlât pour paraître le plus jaloux de tous les hommes[184] », ajoutant que Molière comme acteur avait « des gestes qui sont inimitables, et qui ne se peuvent exprimer sur le papier ». « Veux-tu que je me tue ? Molière penseur de la société de son époque ? / Il est avantageux partout d’être honnête homme / Mais il est dangereux avec lui d’être un fat, « un heureux équilibre entre l'alternance des intermèdes musicaux, le parlé, le chanté et les ensembles vocaux, « l'action comique s'intègre à ce qui devient un spectacle total, auquel tous les arts sont appelés à participer, « mêlée de musique et d'entrées de ballet », « dépasse en pompe et en magnificence toutes les représentations antérieures […] Le roi participe au ballet dans le rôle de Neptune, puis d'Apollon, « si populaire que tout Versailles et Paris en chantaient les airs, « Dans ce sac ridicule où Scapin s'enveloppe, / Je ne reconnais pas l'auteur du, « soumise au sens des paroles, leur prête une force expressive plus grande, « Les trois premières représentations rapportèrent respectivement 1 992, 1 459 et, « à sublimer à la fois la formule de la farce et celle de la comédie-ballet dans un spectacle total où le ballet rythme le déroulement de la comédie, où la farce déborde la comédie pour rendre burlesque le ballet, où le déguisement, arme ordinaire des habiles contre le personnage ridicule, devient mascarade à laquelle on force celui-ci à participer, « un monde cynique, indifférent au bien et au mal », « Le bruit a couru que Molière / Se trouvait à l’extrémité / Et proche d’entrer dans la bière, « C'est une grosse toux, avec mille tintouins / Dont l'oreille me corne, « Ah, Monsieur ! Cette « grande comédie » est une pièce « ambigüe et particulièrement riche […] qui représente un point d'équilibre entre toutes les expériences dramaturgiques de Molière[116] ». Par cette déclaration, Molière assigne à la comédie une fonction sociale qui était en fait la prérogative de l'Église et que celle-ci refusait au théâtre : « Pour tout ce qui touche aux mœurs, il y a une instance reconnue, l'Église. Molière confie aussi à Marc-Antoine Charpentier les intermèdes musicaux de pièces anciennes qu'il reprend, tel Le Mariage forcé dont le trio burlesque « La, la, la, la, bonjour » est resté célèbre[147]. ». Molière se défend par un premier Placet présenté au Roi, à l'été 1664, dans lequel il cite les outrances de ce pamphlet comme contraires au jugement favorable qu'avait d'abord donné le roi et invoque pour sa défense le but moral de la comédie[n 40] : « Le devoir de la comédie étant de corriger les hommes en les divertissant, j'ai cru que, dans l'emploi où je me trouve, je n'avais rien de mieux à faire que d'attaquer par des peintures ridicules les vices de mon siècle ; et comme l'hypocrisie sans doute en est un des plus en usage, des plus incommodes et des plus dangereux, j'avais eu, Sire, la pensée que je ne rendrais pas un petit service à tous les honnêtes gens de votre royaume, si je faisais une comédie qui décriât les hypocrites et mît en vue comme il faut toutes les grimaces étudiées de ces gens de bien à outrance, toutes les friponneries couvertes de ces faux-monnayeurs en dévotion, qui veulent attraper les hommes avec un zèle contrefait et une charité sophistique[97]. Fils d'un tapissier ordinaire du roi, il fit ses études au collège de Clermont où les jésuites assuraient l'instruction des fils de la noblesse et de la riche bourgeoisie. Il meurt à l’âge de 51 ans, quelques heures après avoir tenu pour la quatrième fois le rôle-titre du Malade imaginaire. Cette tâche, qui exigeait « de l'autorité, du tact et de l'esprit », fut ensuite confiée à La Grange[193]. Et Donneau précise plus loin que Molière semblait cacher sous son manteau des tablettes sur lesquelles il notait les propos entendus ou dessinait les grimaces des gens qu'il observait. », Dans la farce française, les personnages n'étaient pas masqués mais avaient le visage enfariné. Élizabeth Giuliani et Jean-Michel Vinciguerra, Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, Discography of American Historical Recordings, International Music Score Library Project, Dom Garcie de Navarre ou le Prince jaloux, Observations sur une comédie de Molière intitulée « Le Festin de Pierre », El Burlador de Sevilla y convidado de piedra, Adaptations des œuvres de Molière au cinéma et à la télévision, billet de 500 francs à l'effigie de Molière, Louis XIV, le plus glorieux de tous les Roys, Lettre en vers à Madame du 21 février 1666, « Lettre à M. De Maucroix. » Au contraire de René Bray, qui écrit, non sans provocation, que « Molière ne pense qu'à nous faire rire »[331], Gérard Defaux estime que « Molière est un artiste qui pense » et que son théâtre « consiste essentiellement en une méditation sur la nature et sur les mécanismes de la comédie, qui mène peu à peu Molière à prendre conscience de soi, à se remettre en question, pour parvenir en définitive à une vision comique du monde et de notre condition totalement différente de celle dont il était parti »[332]. En plus d’une fonction inscrite dans l’action, les décors et la scénographie prennent alors une forte valeur ornementale et spectaculaire. ». I Les caractéristiques d'une pièce de théâtre A Les spécificités du théâtre : une œuvre en représentation 1 Une double énonciation 2 Le dialogue 3 Le monologue 4 Les didascalies 5 Autre temps, autre lieu 6 Du texte à la scène B La structure d'une pièce 1 Un récit organisé 2 La scène d'exposition 3 Le nœud et les … Hostile à l'emphase qui prévalait alors dans l'interprétation de la tragédie, Molière était partisan d'une diction « naturelle », « modulée en fonction du sens du texte » et ce souci du naturel se révèle aussi dans son style, qui cherche « à prêter à chacun sa langue[71] ». Ainsi que l'ont noté des critiques : « La querelle de L'École des femmes, les avatars du Tartuffe et les réactions suscitées par Dom Juan montrent assez le rôle idéologique reconnu à Molière par ceux-là mêmes qui se sentaient attaqués à travers ses œuvres[207]. La charge de tapissier et valet de chambre du roi revient de nouveau à l'aîné. Tout comme Molière, il assigne à l'œuvre la nécessité de plaire[n 82]. », « Sur vingt-cinq costumes connus, dix comportent expressément du vert, qui est avec le jaune la couleur de, « Il a connu le caractère du comique et l’exécute naturellement. Ce jugement est corroboré par de nombreux témoignages, tous, il est vrai, postérieurs à la mort de Molière. En 1663, dans sa comédie Zélinde ou la véritable critique de l'École des femmes, Donneau de Visé présente Élomire [Molière] appuyé sur un comptoir et silencieux, « dans la posture d'un homme qui rêve. Interpréter le texte de théâtre. Du 30 avril au 14 mai 1664, la troupe de Monsieur est à Versailles pour les fêtes des Plaisirs de l'île enchantée, qui sont en quelque sorte l’inauguration des jardins de Versailles. Or, justement, une étude plus récente a montré que, si l'on élargit le corpus à d'autres auteurs, la proximité observée entre certaines comédies de Corneille et de Molière n'a rien d'exceptionnel[340]. Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, naquit à Paris. pour être dévot, je n’en suis pas moins homme. », On connaît l’ameublement et la disposition des lieux par l’, « de faire chanter aucune pièce entière en France, soit en vers françois ou autres langues, sans la permission par écrit dudit sieur Lully, à peine de dix mille livres d'amende, et de confiscation des théâtres, machines, décorations, habits… », « Molière, que l'on fait trop à la légère l'ancêtre de l'opéra-comique, tenait justement au clivage, dans ses comédies-ballets, entre la comédie parlée et vraisemblable, d'une part, et d'autre part, le chant et la musique ressortissant au monde de l'irréel ; en particulier avec le récitatif, l'opéra de Lully mêlera les deux registres de la parole et de la musique, que Molière tient à distinguer. La recette est la plus faible jamais réalisée par la création d'une pièce de Molière[121]. Durant les quatorze saisons de son activité parisienne, entre 1659 et 1673, la troupe a joué 95 pièces pour un total de 2 421 représentations, publiques ou privées[108]. Cette pièce suscite un tel intérêt qu'il s'en publie rapidement une édition pirate, due à Neuf-Villenaine, pseudonyme de Donneau de Visé[62]. », « Ses ennemis ont eu le dernier mot. ► Vocabulaire thématique : Les légumes « Tout ce qui n'entre point dans le corps, dit-il, je l'éprouve volontiers ; mais les remèdes qu'il faut prendre me font peur ; il ne faut rien pour me faire perdre ce qui me reste de vie. C'est sans doute durant cette période que Molière perfectionne son jeu en étudiant les techniques du grand acteur comique qu'était Tiberio Fiorilli[n 29]. Une soirée est restée célèbre sous le nom de « souper d'Auteuil », auquel participaient entre autres Chapelle, Baron, Lully, Alexis de Sainte-Maure, marquis de Jonzac, premier écuyer de Monsieur, et François du Prat, chevalier de Nantouillet[n 66]. En ce qui a trait à ses qualités d'acteur, « on ne doute plus aujourd'hui que Molière ait été un grand acteur comique[181]. Le comique inhérent à un éloge paradoxal peut n'être pas saisi par celui qui en est l'objet. L’acte de baptême d'« Armande Grésinde Claire Élisabeth Béjart » aurait pu établir sa véritable filiation, mais il n'a pas été présenté lors de la signature du contrat de mariage, et il n'a jusqu'à présent pas été retrouvé. Et nous entrevoyons, derrière ce mot qui revient automatiquement, un mécanisme à répétition monté par l’idée fixe[296]. Les historiens s'accordent à voir la future « Mademoiselle Molière » (Armande Béjart) dans la jeune « Mlle Menou » qui, en 1653, jouait le rôle d'une néréide dans une représentation de l'Andromède de Corneille donnée à Lyon par Molière et ses camarades[80]. Le Tartuffe a souvent aussi été transposé dans un cadre moderne, que ce soit dans la version anglaise de Ranjit Bolt en 2002[336] ou dans l'adaptation québécoise de Denis Marleau en 2016[337].