L’anthropologie, pour sa part, a mis l’accent principalement sur la déconstruction et la critique radicale de l’usage qui est fait du concept de facteur de risque par la santé publique. Cours de 14 pages en médecine : Introduction à l'anthropologie de la santé. « Ils deviennent visibles d’une façon différente des autres » (Wexler, 2000 :198). Bodies, Anxieties, Ethics, Bloomington and Indianapolis, Indiana University Press. 22La construction du sens, les pratiques discursives et les stratégies de recherche d’aide ne résument pas l’ancrage de la souffrance dans l’être-au-monde de l’individu. Sans abandonner son esprit critique face aux enjeux sociétaux et politiques soulevés par ces technologies, l’anthropologie doit éviter les dérives de la technophobie et assumer son mandat d’analyse des dimensions proprement phénoménologiques de ces nouveaux objets de recherche. L’épidémiologie, l’économie de la santé et la santé publique déterminent de plus en plus directement les soins jugés coûts-efficients et instruisent directement les politiques de santé nationales et internationales. Mentionnons d’abord que les anthropologues sont à peu près absents dans la rédaction des ouvrages méthodologiques de base liés à ces méthodes. Des concepts tels ceux d’habitus du risque, de réflexivité face aux risques, des stratégies profanes de gestion du risque (Burton-Jeangros, 2004), d’ethos du risque ou d’ethnoéthique de la moralisation des rapports aux risques (Massé, 2007) mériteraient un sérieux approfondissement théorique afin de leur donner leur pleine mesure. Or, l’anthropologie ne doit surtout pas se confiner à un simple travail de déconstruction des acceptations épidémiologiques du risque ou à une analyse des usages politiques qui en sont fait ; elle doit savoir être créative et produire des concepts alternatifs mieux aptes, entre autres, à encourager l’étude fine des conceptions populaires du risque adaptées à des problématiques et à des contextes de vie spécifiques. Des exemples en sont les discours récurrents, explicitement négatifs et critiques, accusant certains anthropologues médicaux qualifiés de “culturalistes” ou d’“empiristes” du simple fait qu’ils font la promotion d’une anthropologie médicale appliquée, qu’ils travaillent à la promotion de la santé publique ou en faveur de l’implantation élargie de la biomédecine dans les sociétés traditionnelles. Cultures familiales du risque, Paris, Anthropos. L’anthropologie de la santé doit donc s’en trouver stimulée. Ses efforts pour relever les défis méthodologiques et conceptuels devront respecter ce souci premier pour resituer les savoirs, les pratiques et les expériences du risque et de la maladie, tout autant dans le cadre des conditions concrètes d’existence que dans celui des contextes macro-sociétaux qui alimentent les violences structurelles. De même, les rappels sur les risques de dérives dans l’invocation du “je” méthodologique, de la subjectivité dans l’écriture anthropologique, de raccourcis dans la description ou de surinterprétation des données, ne suffisent pas à garantir la rigueur méthodologique. 18Les trois dernières décennies ont permis aux méthodes qualitatives d’acquérir une grande rigueur fondée sur la systématisation des procédures et le caractère explicite des processus d’analyse. L’argument invoqué par les promoteurs du test est celui de la lutte contre l’incertitude : incertitude d’être atteint soi-même, mais aussi incertitude face à la possibilité de transmettre ou d’avoir déjà transmis la maladie à ses enfants. Au cours des deux dernières décennies, plusieurs anthropologues médicaux, dans le monde anglo-saxon mais aussi en Europe, ont su relever ces défis méthodologiques. 19Les lacunes sont encore plus évidentes au plan de la formation aux méthodes d’analyses statistiques des données quantitatives. PFEIFFER J. et M. NICHTER Mark, 2008. L’un des enjeux de la formation demeure une reconnaissance de la valeur d’une pluralité d’anthropologies de la santé et surtout la pertinence d’une complémentarité entre ces diverses approches, culturalistes, critiques, appliquées ou autres. Van LOON (eds. « New Methods, old problems: A sceptical view of innovation in qualitative research », Qualitative Research, 9(2), pp. L’anthropologie médicale a le souci d’explorer aussi complètement que possible la façon dont les sociétés gèrent la maladie et dont les individus la vivent. MASSÉ R., 2007. Mais, peut-on demander, ces concepts sont-ils toujours adaptés au nouvel environnement politique, économique, technologique dans lequel les problèmes de santé émergent et sont pris en charge ? However, it has today to deal with the interest of other social sciences disciplines for the social, cultural and political dimensions of disease, health and care. L’anthropologie de la santé, c’est aussi celle de cette santé utopique, convoitée, qui passe par le contrôle de soi, de ses comportements et habitudes, par une maîtrise de ses pratiques, de ses conditions de travail, de ses moyens de locomotion. Pour ce faire, le défi sera de former des anthropologues médicaux aux méthodes qualitatives et quantitatives courantes. London, Thousand Oaks, Sage Publications. Leur être-au-monde et leur statut moral s’en trouvent profondément modifiés. Les membres de ces groupes d’entraide, acquièrent une nouvelle identité ; ceux qui ont dit oui et qui ont joué le jeu de la transparence. Les anthropologues ont de grandes difficultés à s’engager dans des débats en profondeur sur des questions de méthodes avec ceux qui sont nos interlocuteurs tels les épidémiologistes, médecins, psychiatres, géographes, spécialistes de la santé publique, voire les décideurs politiques. Biophysique. Critical Issues for social theory. Ces préjugés légitiment un repli disciplinaire et sapent les bases d’une ouverture des anthropologues aux disciplines connexes intéressées par les rapports entre santé, société et culture. Le corps, dans cette perspective autant politique que phénoménologique, se voit redéfini comme lieu de gestion des risques et des incertitudes. Après quatre décennies de construction, sa pertinence est acquise dans la plupart des sociétés occidentales comme voix critique et discipline dédiée à l’analyse des savoirs, des attentes et des besoins des populations en matière de santé. L’auteur montre qu’en dépit de la menace eugénique et en l’absence de traitements efficaces, plusieurs personnes à risque souhaitent tout de même être testées pour « échapper à l’incertitude ». Toutefois, un certain rattrapage demeure important, principalement pour les anthropologues universitaires qui sont responsables des programmes de formation des futurs anthropologues médicaux et qui sont moins systématiquement confrontés aux défis multidisciplinaires. 161-179. Le refus du test consacre une identité d’irresponsable. Si l’essentialisation consiste à attribuer certains traits spécifiques à l’ensemble des membres d’une communauté, indépendamment des trajectoires individuelles et des variantes exprimées par divers sous-groupes, alors une approche axée sur les « idiomes de détresse » ou réseaux sémantiques de la maladie suffit-elle à transcender ce risque de généralisation ? Il faut voir de près de quelles façons les professionnels de la santé et les malades vivent avec ces technologies dans le quotidien, quels sont les impacts sur leurs pratiques, leurs attentes, leur image de soi, en tant qu’individus ou en tant que professionnels. L’anthropologie de la santé doit les voir comme des éléments d’un vocabulaire de base qui permettent le dialogue interdisciplinaire. 410-415. « Les points d’intervention dans la pratique de la promotion de la santé : l’intérêt d’une approche du contexte social en termes de modes de vie collectifs » : 62-80, In M. O’NEIL, S. DUPÉRÉ, A. PEDERSON et I. ROOTMAN (dir. Évidemment non. Titre Anthropologie, maladie et santé. La rigueur du qualitatif. L'anthropologie de la santé publique et des systèmes de soins. L' anthropologie de la santé (ou anthropologie médicale) est une branche de l' anthropologie qui étudie la santé, notamment la maladie et le soin chez l' Homme. BURTON-JEANGROS C., 2004. Quel est le nouveau statut du fœtus : enfant ou marchandise ? On doit plutôt entendre par réflexivité disciplinaire l’examen et la révision constante de ses cadres conceptuels et de ses pratiques de recherche. 20En conclusion, dans la mesure où les anthropologues de la santé sont fortement exposés aux interactions interdisciplinaires, deux enjeux fondamentaux sont ici en question : a) la revalorisation de la crédibilité scientifique des résultats de recherches produits en anthropologie de la santé ; b) l’amélioration de la communication et la défense de ces résultats auprès de partenaires, commanditaires, décideurs clefs ou populations concernées. Revue internationale francophone d'anthropologie de la santé. ADAM B., U. BECK, and J. La santé est de plus en plus emmêlée dans un complexe ensemble de politiques économiques, de relations internationales, de mobilité de populations, voire de nouveaux systèmes parallèles de santé que sont les ONG et les fondations privées internationales comme le soulignent James Pfeiffer et Mark Nichter (2008), alors que s’installent de plus en plus de lieux d’interférence et de rupture dans les axes de décision, entre la population et l’État, en matière de politiques de santé. Epidemiology and Culture. Signe des temps : la Society for Medical Anthropology, pour souligner son 50ème anniversaire, tenait quelques jours plus tard un colloque international sur le même thème. ». Il sera de former une génération d’étudiants afin qu’ils soient en mesure de produire des résultats issus de recherches rigoureuses et systématiques recourant à des techniques de collecte de données et des méthodes d’analyses explicites, diversifiées et bien maîtrisées. Pourtant, l’anthropologie de la santé est tout autant à risque à ce niveau, non pas en morcelant l’individu en entités réifiées sous formes de “variables” intégrées dans des modèles multifactoriels, mais plutôt en ramenant l’individu à l’état de simple porteur de croyances et d’habitudes de vie réifiées, à celui de simple victime passive d’un système biomédical ou encore à celui d’acteur conscientisé engagé dans une résistance militante, consciente et volontariste, aux politiques de santé. Mais cela, sans mettre de côté son profond souci pour une réflexion critique sur les politiques de santé et pour une phénoménologie de la souffrance. En fait, cette violence réside tout autant dans la construction de métarécits explicatifs des diverses formes de domination et d’exploitation, y compris les dominations coloniales et/ou néo-coloniales, que dans la violence interprétative inhérente à toute reconstruction du sens de la souffrance. L’incertitude demeure entière. OLIVIER DE SARDAN J.P., 2008. Le premier est celui de l’adéquation (et de l’évolution souhaitable) des outils conceptuels et théoriques à la disposition des anthropologues pour relever les défis posés par les nouveaux objets de l’anthropologie de la santé. L’opposition classique entre guérisseurs traditionnels et médecins fait de moins en moins sens face aux multiples déclinaisons des spécialités biomédicales d’un côté et à l’ouverture croissante aux médecines alternatives et complémentaires de l’autre. Pour illustrer ces domaines, je retiendrai cinq défis dans une liste qui pourrait être bien entendu aussi longue que celle des nouveaux objets de recherche en santé ou des nouvelles méthodologies. 10Or, l’anthropologie se confine encore trop souvent à la production d’un contre-discours savant sur le risque, plus qu’elle ne se préoccupe du vécu du risque au quotidien en contexte familial et communautaire. 24Ici, c’est le paradoxe de la prévention qui est en cause. Tremblay, “ L’anthropologie de la santé… ” (1983) 6 I. L'anthropologie et les conditions sociales de la maladie durant les années soixante Retour à la table des matières C'est au début des années soixante que s'ébauchent les courants socio-politiques vers les réformes sociales qui allaient profondément marquer le 1Les Assises de l’anthropologie médicale organisée par Amades à Toulouse le 18 septembre 2009 avaient, entre autres objectifs, d’alimenter la réflexion sur les enjeux et les défis que la discipline devra relever dans les années à venir. Au cours des dernières décennies, sociologues, psychologues, politologues, économistes, géographes, voire philosophes et éthiciens de la santé investissent ce champ qui prend d’ailleurs une importance stratégique. Anthropologie-sociologie de la santé. À terme, une fermeture aux méthodes d’analyse utilisées par les épidémiologistes, les professionnels de la santé, les psychologues ou les géographes de la santé risque de confirmer la marginalisation de l’anthropologue de la santé comme interlocuteur crédible. Comment réagiront ceux de mon entourage ? BROWN P., 1992. TROSTLE J., 2005. Quels seront les premiers symptômes ? Bien sûr, le terrain demeure l’un des socles fondamentaux de la discipline en tant que technique de collecte de données, voire en tant que stratégie de recherche. Les politologues, les sociologues, les philosophes et les bioéthiciens font aussi un travail très pertinent à ce niveau. Entre 10 à 15 % des gens concernés auraient (à la fin des années 1990) accepté de passer le test disponible depuis 1986. Elle devra raffiner ses cadres conceptuels et théoriques et les adapter aux nouvelles problématiques et aux nouveaux objets de recherche. The risk society and beyond. 81-90. FROHLICH K. et POLAND B., 2006. La maternité devient-elle alors un projet public ou demeure-t-elle un projet privé ? Au cours des deux dernières décennies, dans la mouvance de l’approche foucaldienne des biopouvoirs et des critiques de la mondialisation, l’anthropologie médicale critique a proposé des concepts tels ceux de corps (social, institutionnel, individuel), de social suffering et de violence structurelle, qui facilitent la conceptualisation de l’influence des rapports sociaux inégalitaires et des rapports asymétriques de pouvoir sur la santé. Et cet ancrage dans la réalité quotidienne doit aussi être au cœur de l’anthropologie de la santé. Une telle attitude de repli frileux et de jugement a priori n’est pas propice, ni à l’établissement de passerelles interdisciplinaires ni à la construction d’une crédibilité méthodologique pour l’anthropologie de la santé. La dernière modification de cette page a été faite le 15 mars 2020 à 06:31. Seule l’anthropologie semble dotée de la volonté et des outils méthodologiques pour saisir les conceptions et surtout les constructions circonstanciées du risque du point de vue des populations ciblées. Les sciences sociales et la définition des risques, Rennes, Presses universitaires de Rennes. Mais certains discours paraissent parfois moralisateurs, dénonçant, voire diabolisant tout programme de développement sanitaire international ou tout développement de la biomédecine au nom du bien des populations concernées. Or, si le souci de démonstration de la rigueur n’a effectivement pas toujours été au rendez-vous dans les productions écrites en anthropologie, nous disposons aujourd’hui de plusieurs outils conceptuels, épistémologiques et méthodologiques permettant de renforcer la crédibilité des conclusions de recherche. Elle doit déborder d’une théorisation “sur” le risque pour développer des concepts “à partir du” risque et des savoirs et pratiques populaires. Science, marché, humanité. « Les sciences sociales ont certes besoin de “notions”, souples, à fonction essentiellement évocative ; mais le danger serait de les durcir en “concepts” » (Olivier de Sardan, 2008 : 221). 33J’ai rappelé dans le présent texte certains des défis que l’anthropologie sera amenée à relever dans les années à venir si elle souhaite conserver une position de premier plan dans le champ de plus en plus encombré des rapports entre société, politique, économie, culture et santé. La sociologie et la santé10, l’union peut vous sembler curieuse, surtout pour des professionnels habitués à penser et à agir dans le registre de la santé individuelle ; se faisant plus enclins à prendre le chemin de la … Il s’agit pour l’anthropologie de faire preuve de créativité et de développer des concepts aptes à saisir les mécanismes et les stratégies de gestion des risques dans la vie quotidienne, au sein des familles par exemple. Dans le même temps, non seulement l’individu est appréhendé comme un maillon d’une chaîne internationale de transmission des virus et des biotechnologies, mais il disparaît progressivement pour être abordé comme un simple membre de “populations” à l’étude. Même si les anthropologues se sont, traditionnellement, présentés comme les spécialistes des méthodes qualitatives, la réalité est tout autre. 9Nous pouvons répondre partiellement à ces questions, et illustrer l’importance de la créativité dans le développement d’outils conceptuels, à partir de l’exemple des enjeux soulevés par les concepts élaborés autour de la notion de risques relatifs à la santé. Toutefois, l’anthropologie se doit d’éviter le piège de la polarisation entre la technophobie et la technophilie. ; 2) à la complexité des rapports de pouvoir dans un contexte où les concepts traditionnels de rapports de classe et de genre ou les rapports nord-sud apparaissent de moins en moins aptes à favoriser une véritable compréhension de la complexité des rapports sociaux, interethniques et internationaux ; 3) au flou grandissant des frontières interdisciplinaires alors que sociologues, politologues, philosophes, géographes et économistes prétendent chacun à sa façon, tout autant que les anthropologues, privilégier une approche holistique, humaniste et critique de la santé et de la maladie ? Et il le demeure encore aujourd’hui. L’étude ethnomédicale des croyances liées à la maladie et aux pratiques de soins, d’orientation surtout culturaliste, doit composer avec les modèles multifactoriels (économiques, sociaux, politiques, culturels) des déterminants de la santé et avec la santé globale. Les réseaux de significations et les récits d’épisodes de détresse qui les mettent en scène ne peuvent être ramenés à de simples textes passifs par lesquels le malade, réel ou en devenir, décrit sa souffrance dans sa globalité, textes qu’il suffirait à l’anthropologue de décoder. La rigueur interprétative passe par la prévention des risques d’un anthropologisme (pour paraphraser la notion d’orientalisme dénoncé par Edward Saïd). 139-160. ), 2006. Un défi important s’annonce ici dans un contexte de forte concurrence disciplinaire dans le champ des sciences sociales intéressées par les rapports entre société, politique, culture et santé. 15Très peu d’anthropologues de la santé contesteront que la formation en méthodologie de la recherche fût le maillon faible de la chaîne de construction de conclusions de recherche défendables dans la communauté scientifique. Bernard Hours, « Vingt ans de développement de l’anthropologie médicale en France », Site du Groupe de Recherche Ethnomédecine de l'Université Marc Bloch de Strasbourg, Vidéothèque "santé, maladie, malheur" (SMM) : centre de publications multimédias anthropologiques UMR5145 CNRS MNHN Paris, Anthropologie médicale appliquée au développement et à la santé, Portail des sciences humaines et sociales, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Anthropologie_de_la_santé&oldid=168431482, Article contenant un appel à traduction en anglais, Portail:Sciences humaines et sociales/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. À ce titre, elle est avant tout une anthropologie. Title: Microsoft Word - dépliant master santé 14-15.doc Created Date: Dans cette « communauté » des apparentés à un porteur du gène déficient, on insistera sur le fait qu’un résultat positif au test confère une aura, une transparence, comme si les autres pouvaient voir à l’intérieur du corps jusqu’au gène lui-même. Elle devra surtout s’approprier de meilleurs outils méthodologiques tant pour asseoir sa crédibilité scientifique que pour partager un langage commun avec les autres sciences et s’assurer une voix dans le concert des discours sur les politiques de santé. Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) L’étude des rituels thérapeutiques traditionnels doit composer avec l’analyse des multiples biotechnologies. Ces questions sont au cœur des débats depuis les tout débuts de la discipline. « Popular epidemiology and toxic waste contamination: lay and professional ways or knowing ». L’acceptation en fait des héros mais sans réellement apporter de réponse à leurs préoccupations quant aux formes et au moment de l’expression du gène. anthropologie de la santé" du DEA de Sciences Sociales (EHESS-Marseille)du 19 au 22 mars 200 1. BRODWIN P., 2000. Voir la notice dans le catalogue OpenEdition, Plan du site – Contact – Mentions légales et crédits – Flux de syndication, Nous adhérons à OpenEdition Journals – Édité avec Lodel – Accès réservé, Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search, New challenges for anthropology of health, Public perceptions of risk and expert knowledge in times of pandemic disease: the cases of A (H1N1) in Quebec, Les nouveaux défis pour l’anthropologie de la santé, « Les nouveaux défis pour l’anthropologie de la santé », Les vies de la psychiatrie et la reconfection de l’ordinaire, Savoirs expérientiels et normes collectives d’automédication, Interroger la normativité au prisme du cancer, Incertitude médicale, prise de décision et accompagnement en fin de vie, Anthropologie des soins non conventionnels du cancer, Appel permanent à articles pour les numéros varia, Portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales, https://doi.org/10.4000/anthropologiesante.116, Un nouveau contexte mondial appelle de nouveaux concepts, L’adéquation des outils conceptuels et théoriques classiques de l’anthropologie de la santé, Défi #1 : Créativité et développement d’outils conceptuels adaptés à la mission disciplinaire, Défi #2 : Développer une réflexivité appliquée à la discipline elle-même et non seulement à ses objets de recherche, Les enjeux de l’appropriation des outils méthodologiques étrangers à l’anthropologie médicale classique, Défi #3 : Prendre au sérieux les plaidoyers pour une plus grande rigueur méthodologique, Les enjeux de la phénoménologie de la santé et de la maladie, Défi # 4 : Ne pas perdre de vue la dimension à la fois phénoménologique et politique des rapports à la santé, Défi #5 : Éviter les dérives narratives et les surinterprétations, Perceptions populaires du risque et savoirs experts en contexte de pandémie : le cas du A(H1N1) au Québec, licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International, Bureau éditorial et comités (de rédaction, scientifique et de lecture), Catalogue des 552 revues. Mais au-delà des défis qu’elle doit relever en terme de critique des politiques de santé et d’analyse fine des savoirs populaires, l’anthropologie de la santé doit adopter une perspective phénoménologique centrée sur la redéfinition de l’être-au-monde que la maladie et la biomédecine suscitent chez l’individu moderne. 3L’anthropologie de la santé évolue dans le cadre d’une multiplication des objets de recherche liés à la santé et à la maladie. Crédits ECTS: 6: Volume horaire total: 24: Volume horaire CM: 24: Formations dont fait partie ce cours. « Le risque en santé publique. Chimie générale. Parallèlement, l’une des avenues ouvertes à l’anthropologie sera de pousser plus avant le raffinement de concepts suggérés, mais pour l’heure peu théorisés, de « gestion communautaire du risque » et d’« épidémiologie populaire ». On voit encore trop souvent des rapports de recherche considérés comme n’étant pas vraiment anthropologiques du simple fait que certains tableaux statistiques sont intégrés au texte. L'anthropologie de la santé (ou anthropologie médicale) est une branche de l'anthropologie qui étudie les croyances et rituels relatifs à la santé et de la description de la variation biologique chez l’homme[1]. UE3 : Anthropologie des rhétoriques et pratiques humanitaires. Groupe de recherche Ethnomédecine / Anthropologie de la santé. Toutefois, certains discours supposent, avec maints raccourcis, qu’une telle implantation est un mal en soi. Mais on le retrouve tout autant dans l’épistémologie interprétativiste. Le défi sera de montrer que les sciences sociales fondées sur l’enquête sont en mesure de répondre tout autant aux exigences d’une rigueur empirique que d’une rigueur dans l’interprétation. Date Le 26 décembre 2013 Thème Approche anthropologique des différentes perceptions et conceptions de la maladie et des soins chez les soignés et les soignants selon leurs origines socioculturelles. Ils présupposent de même que l’anthropologie médicale appliquée travaille à la disqualification des médecines “traditionnelles”. Trois approches principales sont adoptées dans la recherche en anthropologie médicale : Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Mais la croissance exponentielle de l’importance du champ de la santé dans la vie sociopolitique et économique planétaire, la multiplication et la complexification des nouveaux champs de recherche en santé de même que le développement de concepts et de théories anthropologiques propres à l’anthropologie de la santé confirment la pertinence d’un domaine spécifique dédié à la santé. 25Pour l’anthropologie de la santé, l’enjeu sera d’étudier cette métamorphose de la maladie qui, de destin, devient mal évitable, tout comme celle de la santé qui, de capital naturel, devient lieu d’expression d’une responsabilité exacerbée face à la gestion de l’évitable, voire un défi quotidien de plus en plus lourd à gérer. 21Cette ouverture de l’anthropologie de la santé à la rigueur des méthodes qualitatives et quantitatives ne doit pas faire oublier son souci fondamental pour une analyse phénoménologique du vécu quotidien avec la maladie, les soins et les comportements à risque pour la santé. L’anthropologie de la santé doit donc éviter les dangers de la surinterprétation et ses diverses figures analysées par J.P. Olivier de Sardan (2008) (réduction à un facteur unique de causalités multiples, obsession de la cohérence et de la systématisation, mystification du « sens caché » des choses) qui constituent autant de menaces au fragile équilibre que le chercheur se doit de maintenir entre risque interprétatif et légitimation empirique. Or, en dépit d’une certaine ouverture, il n’est pas rare d’entendre dans le discours de certains collègues des jugements de valeurs, des idées convenues et des dénonciations radicales dont la virulence est généralement inversement proportionnelle au degré de connaissance de ces méthodologies.